Le Film du jour n°170 : Pas folles les mignonnes

Publié le par lefilmdujour

Le Film du jour n°170 : Pas folles les mignonnes
Titre original : Le dolci signore
Un film italien de Luigi ZAMPA (1967) avec Ursula Andress, Virna Lisi, Claudine Auger, Marisa Mell...
Casting féminin 100% bombes anatomiques à l'affiche de Pas folles les mignonnes ! Un long métrage où batifolent joyeusement une Suissesse (Ursula Andress), une Italienne (Virna Lisi), une Française (Claudine Auger) et une Autrichienne (Marisa Mell), nées respectivement - oui, je sais, ça ne se fait pas... mais je le fais quand même - en 1936, 1937, 1941 et 1939. Du quatuor, Marisa Mell (voir La Zézette plaît aux marins) et Virna Lisi sont malheureusement décédées.
Le Film du jour n°170 : Pas folles les mignonnes

Les mêmes que sur l'affiche originale... mais en moins stylisé

C'est le réalisateur italien Luigi Zampa (1905-1991) qui met en scène tout ce joli monde. Un cinéaste qui commença sa carrière comme scénariste durant l'époque fasciste avant de réaliser son premier film en 1941.
Zampa réalisa ses œuvres les plus marquantes entre 1947 et 1952. Certaines feront date dans l'histoire du cinéma italien, tel Vivre en paix (1947), farce néo-réaliste amère et bouffonne contant les aventures tragi-comiques de deux G.I. cachés par des paysans italiens alors que la guerre s'achève. Le metteur en scène se spécialisa par la suite dans la dénonciation de la société italienne.
Dès 1947, avec L'honorable Angelina, jouée par la tonitruante Anna Magnani (la seule actrice qui démontre que les cernes sous les yeux peuvent être photogéniques), Zampa dépeint la corruption qui règne déjà au sein des toutes nouvelles institutions démocratiques. Il s'attaque ultérieurement au fascisme (Les années rugissantes, 1962, avec Nino Manfredi et notre Michèle Mercier, à laquelle CIné+ Classic vient de consacrer un reportage très émouvant), puis à la magistrature (Nous sommes tous coupables, 1959), à la police (Il vigile, 1960, avec Alberto Sordi) ou au système médical (Bistouri, la mafia blanche, 1973, avec Gabriele Ferzetti et Senta Berger).
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Anna Magnani est l'honorable Angelina dans ce film de Luigi Zampa réalisé en 1947

Mais que l'on se rassure ! Tout ça n'a pas empêché notre homme de faire papillonner des beautés fortement galbées devant sa caméra. Les cinéphiles exigeants peuvent ainsi admirer Silvana Pampanini dans Les coupables (1952), Gina Lollobrigida dans La belle Romaine (1954), Diana Dors dans La blonde enjôleuse (1957), ou Ursula Andress, Laura Antonelli (voir Fais-moi très mal, mais couvre-moi de baisers), Sylvia Kristel et Monica Vitti dans Les monstresses (1979), son dernier long métrage pour le cinéma. Avec Pas folles les mignonnes, Luigi Zampa joue sur le même registre !
Pas folles les mignonnes, l'histoire : Lors d'une fête de charité, des bourgeoises bon teint acceptent d'évoquer devant une caméra leurs petits problèmes personnels. Le mari d'Esmeralda (Claudine Auger) force pratiquement son épouse à le tromper. Luisa (Virna Lisi) est soumise à un chantage par un amant. Paola (Marisa Mell) a créé un scandale à cause d'un strip-tease et Norma (Ursula Andress) fait un cauchemar récurrent.
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Ursula Andress, ni plus ni moins

Au risque d'en décevoir certains, Ursula Andress n'est pas venue au monde en surgissant des flots en bikini blanc et coquillages à la main devant le visage ébaubi de Sean Connery dans James Bond 007 contre Docteur No (Terence Young, 1962). Non, la belle était née vingt-six ans plus tôt dans le comté de Berne en Suisse et avait débuté comme modèle en Italie. Voilà pourquoi Ursula Andress montra sa bobine pour la première fois à l'écran dans des films italiens. On la voit ainsi fugitivement en 1954 dans deux longs métrages du réalisateur transalpin Steno, et, notamment, dans Casanova avec Gabriele Ferzetti dans le rôle-titre.
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J'ai connu des bikinis moins bien portés... Sean Connery et Ursula Andress dans James Bond contre le docteur No (Young, 1962) (image : www.toutlecine.com)

"Chaperonnée" par un Marlon Brando séduit par la créature, Ursula Andress débarque à Hollywood au milieu des années 50 pour... tomber dans les rets de l'acteur amateur de jolies filles John Derek (1926-1998). Celui-ci en fait illico sa deuxième épouse (le mariage est célébré en 1957), mais, gros jaloux, le monsieur cantonne sa jeune épouse aux fourneaux pendant plusieurs années !
Miss Andress ne peut sortir de sa retraite ancillaire qu'en tournant James Bond 007 contre Docteur No ! La vie est bien faite tout de même, puisque notre Ursula décroche le Golden Globe de la révélation féminine de l'année en 1964 pour ce rôle. Une distinction qu'elle partage avec Tippi Heddren pour Les oiseaux (1963) de Hitchcock, et Elke Sommer (voir Quel numéro, ce faux numéro !) pour Pas de lauriers pour les tueurs (Robson, 1963). Que du beau monde !
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Ça pétarade sec entre Bébel et Ursula dans Les tribulations d'un Chinois en Chine (De Broca, 1965) (image : www.toutlecine.com)

Propulsée en un quart de seconde reine de "l'érotisme mouillé" face à Sean Connery, Ursula Andress, dont la voix est doublée dans Docteur No en raison d'un accent teuton à couper au couteau (on ne peut pas avoir toutes les qualités, ce serait trop injuste...), se voit immédiatement confier des rôles importants face à des pointures : Elvis Presley dans L'idole d'Acapulco (Richard Thorpe, 1963), Frank Sinatra et Dean Martin dans Quatre du Texas (Robert Aldrich, 1963), Marcello Mastroianni dans La dixième victime (Elio Petri, 1965), Jean-Paul Belmondo dans Les tribulations d'un Chinois en Chine (Philippe de Broca, 1965), etc.
Ursula Andress donne quand même la réplique à son John Derek de mari dans Tendre garce (Marc Lawrence, 1964). Un titre peut-être prémonitoire car les deux tourtereaux finissent par divorcer en 1966. M. Derek ira se consoler dans les bras de sa troisième épouse, la belle Linda Evans, future héroïne de la série TV "Dynasty", puis dans ceux de sa quatrième femme, internationalement connue sous le nom de... Bo Derek, beauté affriolante du début des années 80.
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Nouvelle apparition d'Ursula Andress dans un James Bond, Casino Royale (1966) en l'occurrence (image : www.toutlecine.com)

Ursula Andress, de son côté, continue son petit bonhomme de chemin sur grand écran. Elle est ainsi membre à part entière du générique hétéroclite de Quoi de neuf Pussycat ? (Clive Donner, 1965) aux côtés de Peter Sellers, Peter O'Toole, Woody Allen, Romy Schneider et Capucine, puis de celui, tout aussi disparate, de Casino Royale (1966), parodie de James Bond avec Peter Sellers, David Niven, Orson Welles et Woody Allen.
Dès la fin des années 60, Ursula Andress transfère sa carrière en Italie (un retour aux sources, donc) et n'hésite pas à jouer dans films de genre très en vogue de l'autre côté des Alpes : le polar urbain (Ursula, l'antigang, Di Leo, 1974, avec Marc Porel), le film d'aventures africaines (Africa Express, Lupo, 1975, avec Giuliano Gemma ; Les sorciers de l'île aux singes, Tessari, 1976, avec le même), la sexy-comédie pas toujours très fine (Défense de toucher, Rossati, 1975 ; La grande débandade, Castellari, 1975, avec Aldo Maccione) et le film de cannibalisme (La montagne du dieu cannibale, Martino, 1978) (lire Les mémés cannibales).
Précisons que, dans ce dernier film, la belle, qui s'avère encore très gironde à 42 ans, ne se fait pas becqueter... Non, les cannibales, allez comprendre pourquoi, se bornent à frotter son corps nu d'une mixture marronnasse pendant de très, très longues minutes. En fait, c'est le spectateur qui n'en perd pas une bouchée !
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Ursula Andress est longuement (et amoureusement ?) beurrée dans La montagne du dieu cannibale (Martino, 1978)

Après ce coup d'éclat, Ursula Andress va diminuer considérablement son apport à l'art cinématographique. Sur les écrans français, on la verra encore dans Le choc des titans (Desmond Davis, 1980), une sorte de péplum gériatrique avec Laurence Olivier, 73 ans, Burgess Meredith, 73 ans, et Flora Robson, 78 ans (!). Ursula Andress, qui joue une Aphrodite sur le retour, y donne la réplique à l'acteur principal, Harry Hamlin, qui n'était autre que son compagnon dans la vraie vie depuis 1978 et avec lequel elle aura son seul enfant, Dimitri, né en 1980 (Ursula Andress et Harry Hamlin se sont séparés en 1982). On se souviendra que l'actrice lança à cette époque la mode des "grossesses tardives".
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Bien avant Kirsten Dunst et Diane Kruger, Ursula Andress incarne Marie-Antoinette dans Liberté, égalité, choucroute (Yanne, 1985) (image : www.allocine.fr)

On reverra encore Ursula Andress une dernière fois au cinéma (tout du moins dans l'Hexagone) en Marie-Antoinette dans Liberté, égalité, choucroute (Jean Yanne, 1985). Depuis, l'actrice est apparue régulièrement à la télé et a tourné quelques rares films teutons qui, sans doute sagement, n'ont pas osé franchir le Rhin.
Ajoutons que, dans la vie privée, Ursula Andress, qui ne s'est mariée qu'une seule fois, a accumulé les aventures avec le gratin des acteurs. A son palmarès, entre autres, Marlon Brando, James Dean, Sean Connery, Dean Martin, Jean-Paul Belmondo, Ryan O'Neal, Warren Beatty et Fabio Testi. Que des laiderons ! Enfin, dans le film Moi, Peter Sellers (Stephen Hopkins, 2004), biographie du célèbre acteur avec Geoffrey Rush dans le rôle-titre, c'est l'actrice allemande Heidi Klum qui interprète Ursula Andress.
Ci-dessous, Ursula Andress dans Pas folles, les mignonnes :

Publié dans Titres rigolos

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