Le Film du jour n°114 : Plus féroces que les mâles !

Publié le par lefilmdujour

Le Film du jour n°114 : Plus féroces que les mâles !
Titre original : Deadlier than the male
Un film britannique de Ralph THOMAS (1966) avec Richard Johnson, Elke Sommer, Sylva Koscina, Nigel Green...
Mais oui, mesdames, il s'agit bien de vous dans le titre !!! Mais, attention, bon film en vue ! Tout du moins pour celles et ceux qui apprécient :
1- les jeunes femmes en maillot de bain (sur l'affiche, l'une des deux "héroïnes" du film est représentée dans cette tenue et, comme je suis sympa, je vous ai joint, en sus, une photo du film pour que vous puissiez juger sur pièces...),
Le Film du jour n°114 : Plus féroces que les mâles !

Plus féroces que les mâles, qu'on vous dit !

2- la cruauté frisant le sadisme (car, comme le titre du film l'indique, les deux copines sont très vilaines, au sens moral s'entend, car au niveau physique, on ne peut décemment pas leur reprocher grand-chose...),
3- un rythme échevelé, des trouvailles scénaristiques et un certain charme anglais acidulé,
4- les films de Ralph Thomas, cinéaste britannique déjà auteur de longs métrages aussi "fous" que Toubib or not toubib (1954) ou Whisky, vodka et jupon de fer (1956), et futur metteur en scène de l'inénarrable Mon petit oiseau s'appelle Percy, il va beaucoup mieux merci (1971).
Plus féroces que les mâles, l'histoire : Deux aventurières de charme, répondant aux doux noms d'Irma et de Pénélope, assassinent froidement deux magnats du pétrole. Afin d'empêcher le meurtre d'un monarque du Moyen-Orient, l'enquêteur Drummond se laisse capturer par le chef des deux scélérates. Grâce à une autre aventurière, repentie celle-là, Drummond réussira à s'échapper et à mettre en échec la bande de malfaiteurs.
Les deux "aventurières de charme" de Plus féroces que les mâles sont interprétées par la brune Sylva Koscina et la blonde Elke Sommer, déjà évoquée dans ces colonnes (voir Mon petit oiseau s'appelle Percy, il va beaucoup mieux merci et On se calme et on boit frais à Saint-Tropez).
Le Film du jour n°114 : Plus féroces que les mâles !

Elke Sommer et Sylva Koscina en tenue de soirée dans Plus féroces que les mâles (image : www.toutlecine.com)

Née à Zagreb en 1933 et décédée en 1994 à Rome d'un cancer, Sylva Koscina a trimbalé sa plastique de rêve dans une centaine de films à partir de 1956, année où elle apparaît dans Le disque rouge du réalisateur Pietro Germi qui l'avait repérée à la télévision au moment où elle remettait un bouquet de fleurs à un champion cycliste... Cette même année 1956, elle figure aussi au générique de Michel Strogoff du vétéran Carmine Gallone aux côtés de Curd Jürgens. Si son physique est inoubliable, elle n'a malheureusement pas réussi à marquer véritablement l'histoire du cinéma, malgré un travail de stakhanoviste.
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Sylva Koscina dans Le disque rouge (1956) de Pietro Germi (image : www.toutlecine.com)

Grande vedette au début des années 60, l'actrice n'a, de fait, joué dans aucun chef-d'oeuvre incontesté... "Sylva Koscina n'est pas une mauvaise actrice, mais il lui manque ce supplément de charisme, de magnétisme ou d'érotisme qui transfigure une comédienne", note Laurent Aknin dans Cinéma bis : 50 ans de cinéma de quartier. "Il lui a manqué un chef-d'oeuvre pour atteindre au mythe", renchérit Jean Tulard dans son Dictionnaire du cinéma...
La carrière de Sylva Koscina, qui débarque en Italie à la fin des années 40 pour rejoindre sa sœur mariée à un transalpin, n'en couvre pas moins la plupart des genres du cinéma populaire italien. A l'écran, elle fricote ainsi avec des bodybuildeurs huilés dans un certain nombre de péplums dont Les travaux d'Hercule (1958) et Hercule et la reine de Lydie (1959), tous deux signés par Pietro Francisci et élevés à la gloire du musclé Steve Reeves.
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Sylva Koscina (toute en cuisses) et Steve Reeves (tout en pecs) dans Hercule et la reine de Lydie (Francisci, 1958) (image : www.toutlecine.com)

On croise aussi Sylva Koscina dans des comédies à l'italienne (Parisien malgré lui, Mastrocinque, 1958, avec le grand Toto ; Les temps sont durs pour Dracula, Steno, 1959, avec Christopher Lee ; Les faux jetons, Fulci, 1962, avec Philippe Noiret et Louis Seigner ; Moi, moi, moi... et les autres, Blasetti, 1965), dans des mélodrames (Guendalina, Lattuada, 1957), dans des films historiques (Le mercenaire, Perier, 1962, avec Stewart Granger ; Le procès des Doges, Tessari, 1963) ou dans des films d'espionnage (L'homme d'Istanbul, Isasi Isasmendi, 1965).
Elle passe aussi devant la caméra de prestigieux metteurs en scène transalpins comme Dino Risi (La nonna sabella, 1957), Mauro Bolognini (Les jeunes maris, 1958), Luigi Comencini (Le sorprese dell'amore, 1959), Ettore Scola (Parlons femmes, 1964) et même Fellini (Juliette des Esprits, 1965).
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Sylva Koscina (sous le pot de fleurs) et Giuletta Masina dans Juliette des esprits (Fellini, 1968) (image : www.toutlecine.com)

Toujours généreuse envers les actrices étrangères sexy, la France lui ouvre aussi les bras. Sylva Koscina participe dès 1957 à son premier film français (Le naïf aux quarante enfants, Agostini, avec Michel Serrault et Jean Poiret) et multiplie ses apparitions dans le cinéma hexagonal des années 60. Aussi voit-on son joli minois dans Les distractions (Dupont, 1961), film de la Nouvelle Vague traitant de la guerre d'Algérie avec Jean-Paul Belmondo et Claude Brasseur, dans Ravissante (1961), vaudeville de et avec Robert Lamoureux, dans Cyrano et d'Artagnan (Gance, 1963) où elle interprète Ninon de Lenclos, et dans Judex (1963), hommage de Georges Franju à Louis Feuillade où elle côtoie Francine Bergé et Edith Scob.
Sylva Koscina est aussi de l'aventure du Masque de fer (Decoin, 1962) avec Jean Marais, partage L'appartement des filles (Deville, 1963) avec Mylène Demongeot, séduit Lino Ventura dans L'arme à gauche (Sautet, 1965) et figure au générique du Grain de sable (Kast, 1964) aux côtés de Lilli Palmer, Pierre Brasseur et Laurent Terzieff. L'actrice joue également la mère d'une Maria Schneider débutante dans Les jambes en l'air (Dewever, 1970).
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Lino Ventura et Sylva Koscina dans L'arme à gauche (Sautet, 1965) (image : www.toutlecine.com)

A partir de la fin des années 60 et malgré quelques incursions appréciées dans le cinéma britannique (X13 agent secret, 1963, et Plus féroces que les mâles, deux films de Ralph Thomas), la carrière de Sylva Koscina commence à marquer le pas.
Après une tentative avortée de percer à Hollywood (Évasion sur commande, Smight, 1968 ; Un détective à la dynamite, Rich, 1969 ; L'assaut des jeunes loups, 1970, Karlson), elle finit par jouer les utilités dans des films de plus en plus anodins, pour ne pas dire médiocres : Ici Londres, la colombe ne doit pas voler (Garrone, 1970), Nini tire-bouchon (Fondato, 1970), Homo eroticus (Vicario, 1972), Treize femmes pour Casanova (Antel, alias Legrand, 1977), etc. On sortira néanmoins du lot un giallo de Mario Bava, La maison de l'exorcisme/Lisa et le diable (1975), et le sketch de Dino Risi dans Les séducteurs (1980).
Le Film du jour n°114 : Plus féroces que les mâles !

Paul Newman et Sylva Koscina dans Evasion sur commande (Smight, 1968) (image : www.toutlecine.com)

Ah ! J'oubliais... Sylva Koscina est, comme beaucoup d'autres jolies filles, passée entre les mains professionnelles de l'inénarrable Jesus Franco. Elle fait en effet partie de la distribution de Justine : les infortunes de la vertu (1968), distribution "éclatante" puisqu'elle réunit Romina Power, la fille de Tyrone Power et de Linda Christian (voir Comment j'ai appris à aimer les femmes), Klaus Kinski, Jack Palance, Akim Tamiroff (l'un des acteurs fétiches d'Orson Welles), Mercedes McCambridge (la vilaine qui voulait du mal à Joan Crawford dans Johnny Guitar de Nicholas Ray) et la sculpturale Rosalba Neri (l'une des Insatisfaites poupées du Docteur Hitchcock).

Publié dans Titres rigolos

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