Ciné glouglou n°4 : A la poursuite d'Octobre Rouge

Publié le par lefilmdujour

Ciné glouglou n°4 : A la poursuite d'Octobre Rouge
John McTiernan, 1990
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il n’y a jamais de femmes dans les films de sous-marins. En tout cas jamais à bord. C’est une réalité : aucun sous-marin au monde n’embarque de femmes. Explication : la gent féminine ne saurait s’accommoder de la promiscuité propre à ce type de bâtiment. Une justification somme toute très légère à l’heure où le Parlement indien vote une loi instituant un quota d’un tiers de députés féminines. Une suggestion : que l’on féminise au moins le poste de commandant (puisqu’il dispose d’une cabine privée avec douche).
Bref, le pitch : 1984, en pleine guerre froide, l’URSS lance un sous-marin révolutionnaire. Indétectable, "Octobre Rouge" constitue l’arme absolue. Est-ce pour cette raison que son capitaine, Markus Ramius, met le cap sur l’Amérique sans prévenir personne ? Est-il devenu fou ? Veut-il passer à l’Ouest ? Ni les Russes ni les Américains ne le savent. Et aucun des deux ne veut risquer l’apocalypse.
Grosse superproduction au casting lourd (Sean Connery, Alec Baldwin, Scott Glenn entre autres), A la poursuite d’Octobre Rouge est certainement à ce jour le film de ciné glouglou le plus connu. Il a rapporté plus de 200 millions de dollars l’année de sa sortie (1990). Les critiques, unanimement hostiles, n’ont donc pas détourné les foules. Rappelons, pour la petite histoire, qu’il s’agit d’un des films fétiches de Renée Michel, la concierge de Muriel Barbery (« L’élégance du hérisson »). Ce long métrage mérite-t-il pour autant d’être vu ?
Pour être franc, votre serviteur se range à l’avis des critiques. Ce film n’est pas un chef-d’œuvre de la catégorie ciné glouglou. Cette histoire de défection collective des officiers supérieurs du navire, au nez et à la barbe de tous les autres membres de l’équipage, n’est pas crédible une seconde. Détail qui tue : le poste de commandement est beaucoup trop vaste pour qu’on se sente sous l’eau. Le scénario pâtit en outre de nombreuses aberrations bien gênantes tout de même dans le cadre d’une telle production. Il apparaît ainsi qu’Octobre Rouge n’est pas si révolutionnaire que cela puisque le premier sous-marin US qu’il croise ne se fait avoir que quelques minutes et parvient rapidement à l’entendre à nouveau. Alors quoi, qu’a-t-elle d’absolue cette arme ?
Nous avons droit au traditionnel ballet des torpilles plus ou moins bien armées avec acquisition de cible, impact moins X secondes et lancement des leurres avant le dérapage contrôlé du mastodonte. On signalera un homérique combat à trois grosses baleines de fer au final, auquel votre serviteur n’a rien compris sauf que le méchant est touché/coulé (mais qui est le méchant, hein ?).
Pour tout dire, ce « fabuleux suspense » imaginé par Tom Clancy finit par lasser. John McTierman a fait beaucoup mieux avec Predator et Piège de Cristal, c’est dire. Sean Connery est plutôt mou, Alec Baldwin aussi lisse que possible et Scott Glenn bien pâlichon. Bref, j’suis pas d’accord avec vous, Renée Michel.
Fab Free

Publié dans Ciné glouglou

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